Agroforesterie
C’est l’association, sur une même surface, d’arbres et de productions agricoles. Pour créer une parcelle agroforestière, on peut éclaircir une surface boisée et y introduire des cultures ou des pâtures. Mais plus souvent, on plantera des arbres à faible densité sur une surface cultivée ou pâturée. Dans les deux cas, on obtient un système original, mixte.
L’agroforesterie est en rupture avec toute l‘évolution récente de l’agriculture européenne. Depuis un siècle, les arbres ont été progressivement et méthodiquement extirpés des parcelles agricoles, les cultures ont été intensifiées, le milieu a été artificialisé. Un retour des arbres dans les parcelles agricoles est-il encore possible ? Souhaitable ? Réaliste ? Oui ! Car les travaux de recherche en cours ont montré un résultat inattendu : la productivité globale des parcelles agroforestières est supérieure à celle de l’assolement arbres/cultures (jusqu’à 30 % de plus en biomasse, et 60 % de plus en produits vendus). Pour cela, il faut des densités d’arbres adultes comprises entre 30 et 100 arbres/ha. Les arbres à large espacement ont une croissance rapide, et les cultures restent productives. Pour que cela reste compatible avec la mécanisation des cultures, il faut disposer les arbres en alignement et les élaguer.
Une parcelle agroforestière a une double vocation de production : annuelle (culture ou pâture) et différée à long terme (bois et autres produits de l’arbre). Mais c’est surtout une autre manière de produire, en protégeant la biodiversité, les sols et les eaux, en produisant des matériaux renouvelables, en constituant une trame verte dans les espaces cultivés.
Ni forêt, ni boisement de terre agricole
Une parcelle agroforestière n’est ni une forêt, ni un boisement de terre agricole : la culture y reste présente, pendant toute la durée de vie des arbres. Les arbres y poussent vite, demandent des soins au départ, mais sont moins sensibles à certains risques. Tous les essais le confirment : les arbres agroforestiers poussent plus vite et plus régulièrement que leurs cousins forestiers. Les arbres agroforestiers croissent dans des conditions inhabituelles : forte sollicitation par le vent, ensoleillement maximal, compétition avec des cultures fertilisées. Les enracinements profonds provoqués par la compétition des cultures annuelles d’hiver limitent les stress hydriques estivaux. L’azote récupéré aux cultures améliore leur métabolisme. Habitués à être secoués par le vent, les arbres agroforestiers sont très résistants au vent.